Photo de gros sel rose de l'Himalaya.

Le sel rose de l’Himalaya doit compter autant de défenseurs que de détracteurs… Si les uns vantent ses bienfaits nutritionnels, les autres dénoncent au contraire sa toxicité. Mais qu’en dit la Science ? Le sel rose de l’Himalaya alimentaire est-il bon ou dangereux pour la santé ? Démêlons ensemble le vrai du faux en nous basant sur les dernières recherches scientifiques… Vous méconnaissez certainement ce sel terrestre vendu en tant que produit gourmet haut de gamme. Alors, le sel rose de l’Himalaya : arnaque ou aliment miracle ? Lisez vite la suite pour le découvrir…

La véritable composition minérale du sel rose de l’Himalaya

Des nutriments miraculeux… en quantité dérisoire

Une étude publiée en 2020 [1] s’est penchée sur la composition minérale de 31 références de sels roses vendues en Australie. La majorité provenait de l’Himalaya et le reste d’Australie et du Pérou. Les chercheurs ont comparé ces sels roses avec un échantillon de sel de table blanc iodé.

L’analyse montre qu’effectivement, de nombreux nutriments essentiels pour la santé sont présents dans le sel rose, surtout dans celui provenant d’Himalaya. On peut notamment citer le calcium, le fer, le magnésium ou le potassium.

Néanmoins, il faudrait en consommer un niveau extrêmement élevé pour bénéficier d’effets significatifs, au moins 30 grammes par jour. Or, vous connaissez bien les liens entre une surconsommation de sodium et une mauvaise santé cardiovasculaire… De ce fait, une telle quantité pourrait faire plus de mal que de bien sur l’organisme…

La présence inquiétante de métaux lourds dans le sel rose

Il est à noter que l’échantillon provenant du Pérou contenait 130 fois plus de plomb que le sel de table blanc iodé. C’est largement plus que le niveau maximal de contaminant toléré par les autorités australiennes.

En consommant du sel rose, il existe donc un risque d’ingestion de métaux lourds… Les chercheurs s’inquiètent justement de la pollution environnementale au Pakistan. Ce dernier est l’exportateur majoritaire de sel rose de l’Himalaya dans le monde.

Des minéraux non nutritifs potentiellement toxiques tels que le cadmium ont ainsi été détectés dans le sol pakistanais, mais aussi dans certains échantillons de notre étude…

Pour conclure, seul le sodium est apporté en quantité suffisante dans une portion de sel journalière recommandée… Ce n’est pas différent des autres sels !

Une femme vêtue d'une blouse travaille dans un laboratoire.

La contamination en micro-plastiques du sel rose alimentaire

Dans une étude publiée en 2022 [2], des chercheurs ont analysé différentes variétés de sels terrestres et marins vendus en Australie (décidément !). Les sels roses ont également été étudiés.

Les résultats montrent que les sels terrestres sont les plus contaminés, largement devant les sels marins ! Le sel rose de l’Himalaya avait la charge en micro-plastiques la plus élevée (174,04 particules/kg). Le sel noir, qui est aussi un sel terrestre, le succède de peu avec 157,41 particules/kg.

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Pour comparer, la concentration moyenne de micro-plastiques décelés est de 85,19 particules/kg. Les Australiens qui consomment plus de sel que recommandé par l’OMS (note : c’est aussi le cas pour les Français) ingèreraient entre 228,23 et 314,05 particules par an !

La contamination par micro-plastiques des sels terrestres proviendrait du processus de fabrication ou des opérations d’emballage et de stockage… D’après les chercheurs, ce sont les micro-plastiques présents dans l’air qui se déposeraient sur le sel.

Les conditions d’extraction du sel rose de l’Himalaya

Vous l’aurez compris, le sel rose est loin d’être un produit bon pour la santé ! Le marketing a bien fait son œuvre… Il est aujourd’hui vendu à prix d’or dans la plupart des grandes surfaces. Il a su également s’inviter sur certaines tables de chefs.

Maintenant, penchons-nous sur la méthode d’extraction. À presque 30 € le kilo, voici à quoi ressemble le travail des ouvriers sous-payés au Pakistan, le principal pays exportateur de « l’or rose » :

Mon avis personnel à propos du sel rose de l’Himalaya : arnaque ou miracle ?

Je pense que vous l’aurez compris, je suis contre l’achat de sel rose de l’Himalaya. Je ne vois pas l’intérêt :

  • Il est vendu extrêmement cher (presque 30 € le kilo au moment où j’écris cet article).
  • Il est fortement contaminé en micro-plastiques.
  • Il n’a aucun atout santé.

De plus, on peut citer les conditions d’extraction minière qui sont loin d’être correctes, à plus de 5 000 kilomètres de la France… Bonjour l’empreinte carbone, pour un produit soi-disant santé !

Je me demande sincèrement quel est l’intérêt d’en acheter, alors que la France produit des sels réputés. Les plus connus sont le sel de Guérande et le sel de Camargue, vendus entre 1 et 7 € le kilo… Ces denrées ont également l’atout d’être produites naturellement dans des marais salants. Voici le témoignage de Delphine :

Je pense que vous serez d’accord avec moi, l’utilisation d’explosifs est moins propice à la pratique méditative ! Moins chers et locaux, les sels français ont tout pour plaire. Pourquoi chercher ailleurs ?

Bien sûr, ce n’est que mon avis, vous avez aussi le droit d’avoir le vôtre. Cet article a une vocation informative. Avant de me renseigner, j’ai déjà acheté du sel rose en croyant les messages publicitaires. Je pensais me faire du bien, mais aujourd’hui, j’ai le sentiment de m’être fait avoir ! La parole est maintenant à vous. Avez-vous appris quelque chose en lisant cet article ? Quel est votre avis à propos du sel rose de l’Himalaya ? N’hésitez pas à vous exprimer dans les commentaires, sans oublier vos bonnes manières, bien entendu !

Pour aller plus loin :

Sources documentaires :

  1. Fayet-Moore, F., Wibisono, C., Carr, P. R., Duve, E., Petocz, P., Lancaster, G., McMillan, J. M., Marshall, S., & Blumfield, M. (2020). An Analysis of the Mineral Composition of Pink Salt Available in Australia. Foods9 (10), 1490. https://doi.org/10.3390/foods9101490.
  2. Kuttykattil, A., Raju, S., Vanka, K. S., Bhagwat, G., Carbery, M., Vincent, S. G. T., Sudhakaran, R., & Thavamani, P. (2022). Consuming microplastics ? Investigation of commercial salts as a source of microplastics (MPs) in diet. Environmental Science and Pollution Researchhttps://doi.org/10.1007/s11356-022-22101-0.
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